Un projet de réaménagement ou de déménagement a une dimension psychologique importante pour les collaborateurs. Très vite, la question de l’organisation matérielle du futur espace vient interroger les fonctionnements habituels au sein de l’organisation, les relations interpersonnelles. Elle pointe les synergies existantes ou défaillantes entre les équipes. Partis de questions pragmatiques, on se retrouve à interroger des évidences qui en fait n’en sont pas.

Ces missions se présentent pour nous comme  un iceberg : sous le dôme de glace qui émerge, il y a une face immergée, beaucoup plus volumineuse. Bien qu’invisible, c’est elle qui assume un rôle essentiel :  assurer la stabilité et la pérennité de l’iceberg. 

Dans la conception de l’espace de travail, la face visible ce sont les questions d’aménagement : de quelle surface a-t-on besoin ? quelle organisation spatiale (flex office, open space, bureaux privatifs) privilégie-t-on ?  quels matériaux, quels mobiliers sélectionne-t-on ? 

Ces questions sont évidemment incontournables et les arbitrages parfois complexes requièrent beaucoup d’énergie et une bonne expertise d’architecture d’intérieur.

Parlons maintenant de la face immergée, celle qui a trait aux dimensions symboliques et psychologiques de l’espace de travail à la fois pour le collaborateur, pour l’équipe et pour l’organisation. Celle qui parle de l’espace comme le support de dynamiques internes de collaboration, de communication, de prise de décision. 

L’espace n’est pas neutre. Il est porteur de sens. Il dit la manière dont se vit le pouvoir, les relations hiérarchiques et managériales, les rôles et les statuts perçus au sein de l’organisation. Lorsque l’on intervient sur l’aménagement de bureaux, on touche aux dynamiques internes et à l’expérience intime des individus dans leur rapport avec l’espace. En prendre conscience permet de poser le cadre du projet, de déminer les tensions et d’accompagner le changement de manière positive. Car un projet d’aménagement c’est avant tout la création d’opportunités nouvelles. 

Visualiser nos interventions en mode “iceberg” nous a amené à élaborer une méthodologie “holistique” pour aider nos clients à réaliser le potentiel de transformation que recèle leur projet. Celle-ci vise en particulier à :

• Prendre le temps de cerner toutes les faces du projet : la partie immergée comme la partie visible
• Porter une attention particulière à l’expression individuelle des attentes, besoins et craintes des collaborateurs
• Favoriser la co-création et faire du projet une occasion de fédérer et d’engager les équipes
• Avancer de manière transparente en parlant aussi arbitrages et contraintes
• Accompagner le changement avec écoute et bienveillance 

Voilà comment une métaphore permet de mieux saisir ce qui se joue dans un aménagement d’espace de travail.